Moringa Espoir

Moringa Espoir

Le moringa Oleifera soigne t-il le Sida?

Lexique

PV/VIH : Personnes vivants avec le VIH

PNLS : Programme National de Lutte contre le Sida


 

Le moringa oleifera: Un arbre dont les feuilles améliorent l’état nutritionnel des Personnes vivants avec le VIH. (PV/VIH)

 

         Connu en fon sous le vocable « Kpatima ou yovokpatin », le moringa réputé pour combattre la malnutrition et la désertification est une plante qui permet également d’améliorer l’état nutritionnel des personnes atteintes du VIH. Arbre à croissance rapide qui se rencontre souvent dans les zones tropicale et subtropicale d’Asie, d’Amérique, le moringa est une plante qui existe depuis des décennies en Afrique et elle était déjà utilisée précisément au Bénin par nos parents et grands-parents pour les personnes, notamment âgées, qui étaient dénutries. A cet égard, les personnes portant le VIH/Sida sont à plus forte raison concernées par les bienfaits des feuilles de cette plante dont les racines sont quant à elles toxiques lorsqu'elles sont encore recouvert de leur peau.

 

         Facile à cultiver et résistant à la sécheresse, le moringa oleifera est un arbre qui produit des feuilles en abondance. En dehors du fait que ces feuilles une fois lavées, séchées, transformées en poudre et tamisées constituent un véritable concentré de protéines, vitamines et minéraux, utiles dans le traitement de la malnutrition, dans certains traitements de maladies diarrhéiques, de l’hypertension, de la prostate et du diabète, elles servent également de complément alimentaire pour les personnes qui sont dénutries. Or, il est scientifiquement démontré que les personnes qui sont infectées par le VIH/sida souffrent d’une dénutrition. Et leur mauvais état nutritionnel aggrave leur déficit immunitaire, ce qui n’est pas favorable à l’efficacité des antirétroviraux à eux administrés. De ce fait, le moringa permet d’améliorer considérablement l’état nutritionnel et le déficit immunitaire de ces personnes vivant avec le VIH (PVVIH).

 

 

Des actions concrètes

           L’ONG Médecins du Monde-Bénin, dans le but de soutenir le projet de lutte contre le Sida dans les zones sanitaires de ouidah et de comè, a initié un projet de culture du moringa par les associations de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en vue de développer un appui nutritionnel par les communautés de base elles-mêmes. Ce projet qui a démarré en janvier 2005 fait suite selon les études de cette ONG, au constat selon lequel les patients atteints du VIH et vivant à Ouidah et à Comè démarrent le traitement antirétroviral dans des états nutritionnels altérés et la mise sous ARV provoque un déséquilibre énergétique pouvant compromettre la prise en charge de ces patients. C’est dans ce cadre qu’elle a préconisé la culture et l’administration du moringa à ces PVVIH afin d’améliorer leur état sanitaire et nutritionnel. A ce titre, des organisations à base communautaire telles que l’association de PVVIH « Apepevis Dogbéda» dont le Président est Nicolas Ahouansou et l’association de PVVIH « Mahougon » qui a pour Président, Constant Dako, ont été créées au Bénin, respectivement à Comè et à Ouidah. Ce sont des centres où les personnes vivant avec le VIH sont pris en charge et au sein desquels est promue la culture du moringa. Tout en montrant l’importance du moringa et en démontrant ses vertus nutritionnelles pour les PVVIH, ils ont également recommandé la culture de cette plante non seulement dans le mono/couffo et dans l’atlantique/littoral, mais aussi dans tout le Bénin. Ces trois organisations ont donc mis sur pied une technologie alimentaire à base de feuilles de moringa permettant d’assurer une alimentation saine et équilibrée aux PVVIH. Cette alimentation est utilisée à titre complémentaire aux antirétroviraux (ARV) qui sont administrés à ces patients. Ainsi, dans la zone sanitaire de Comé au Mono, sur quatre cents personnes porteuses du VIH/sida sous traitement antirétroviral, environs le tiers, complètent leur traitement avec la poudre fabriquée à base des feuilles du Moringa Oleifera, plante aux qualités exceptionnelles. Ceux-ci en se rendant dans ces centres prennent à la fois leurs médicaments et une farine à laquelle est mélangée la poudre des feuilles du moringa. L’utilisation de cette poudre de moringa, susceptible d’être mélangée dans toutes sortes de mets (bouillie, eau, sauce, haricot, riz…) permet donc à ces patients d’avoir une bonne observance du traitement antirétroviral.

                                  

Des essais cliniques qui en témoignent


          A titre illustratif, en 2007, un essai thérapeutique d’une durée de six (06) mois, a été réalisé toujours à Comé par l’ONG Médecins du Monde. Cette étude a comparé l’évolution de 40 patients atteints du sida. La moitié a été traitée sous traitement antirétroviral et l’autre moitié sous le même traitement avec un apport additionnel de Moringa. Les résultats de cette étude ont clairement montré que le poids des patients ayant pris le moringa, ainsi que le taux de leurs globules blancs (appelés lymphocytes CD4 qui jouent un rôle important dans les défenses immunitaires et combattent le VIH et les autres infections), ont augmenté de façon considérable. « Au bout de six mois de traitement, le CD4 des personnes prenant le Moringa est passé de 200 à plus de 500. Moi-même qui suis un consommateur régulier du moringa, je me sens très fort, je mène correctement mes activités physiques et je vais à Cotonou au moins deux fois par semaine », nous a confié Nicolas L. Ahouansou, Président de l’association Apevivis-Dogbeda de Comè. « Moi, je trouve le Moringa très efficace parce qu’après six mois de traitement, mon CD4 est passé de 216 à 645. Aujourd’hui, toute ma famille utilise quotidiennement le Moringa, je fais mes navettes et je vis bien » a ajouté le président de l’Association PVVIH de Houeyogbe à Ouidah qui a participé à l’expérimentation.
        D’une manière générale, l’analyse des essais thérapeutiques ci-dessus mentionnés sur les PVVIH à qui on a fait consommer la poudre du moringa en plus de leur ARV, a conclu que par rapport aux PVVIH qui ne prenaient essentiellement que des antirétroviraux, les premiers suivis pendant 6 mois de consommation de cette poudre des feuilles du moringa, à raison de trois cuillérées par jour, ont gagné chaque fin du mois, un poids allant de 1 à 1,5 kg de plus que les autres. Selon les conclusions de la réunion scientifique entre experts organisée le 23 août 2006 au PNLS, certains de ces PVVIH ont pris en 2 mois, 9 kg de poids en plus, à raison de 10g de poudre du moringa consommée à trois reprises dans la journée.

 

Des dispositions à prendre s’imposent

          Il serait donc bénéfique pour le monde entier et pour le Bénin en particulier, que des travaux et recherches scientifiques approfondis sur une éventuelle éradication du sida par le biais de l’utilisation du moringa, soient initiés par les autorités gouvernementales concernées et conduits en partenariat avec le fonds mondial, divers partenaires techniques et financiers. On doit donc procéder selon Clément A. Coordonateur adjoint du PNLS, à « des études observationnelles et des études expérimentales », susceptibles d’analyser dans un premier temps, la contribution du moringa dans l’amélioration de l’état de santé des PVVIH. Et tirer en ce sens des conclusions scientifiques concrètes étayées par des statistiques bien précises. Dans un second temps, mener une rigoureuse méthodologie d’expérimentation pouvant orienter sur les recherches scientifiques supplémentaires ainsi que les stratégies idoines à mettre en œuvre pour que le moringa puisse aider à finalement trouver le remède définitif contre le Sida. Nous pouvons donc espérer que le moringa soit la plante qui viendra révolutionner le monde scientifique qui ne parvient pas encore à trouver un efficace et durable traitement contre le Sida. Pour l’heure, toutes les familles béninoises gagneraient à avoir au moins une plante de Moringa dans leur maison. Car, c’est un arbre aux mille vertus qui croît rapidement aussi bien sur un sol riche que sur un sol pauvre et se régénère même après une coupe sévère.

 

Une plante nutritionnelle et non pas ‘’miraculeuse’’


          Au regard de ces différentes expérimentations réalisées à Ouidah et à Comè sur les personnes atteintes du sida, et attestées par l’ONG Médecins du monde, l’on peut donc affirmer que le moringa est une ressource locale et naturelle très exceptionnelle. Elle est non seulement nutritive, facile à produire et à consommer, mais aussi thérapeutique à bien d’égards. Toutefois, relevons le fait que le moringa est un arbre qui existait depuis des décennies au Bénin et était surtout utilisé par les populations rurales. « Le moringa n’est donc pas une plante ‘’miraculeuse’’ sortie de nulle part et qui guérit le sida », nous a déclaré le Coordonateur du Programme national de promotion de la médecine traditionnelle, Rock Hounyihè. Il a ajouté que les feuilles du moringa transformées en poudre permettent à toute personne et surtout aux PVVIH d’avoir un bon état de santé et nutritionnel, en l’occurrence un système immunitaire plus renforcé. Il y a donc deux champs différents à distinguer au sens du Coordonateur adjoint du PNLS, Clément Ahoussinou, « le virus du sida et l’état nutritionnel des PVVIH ». Il a clairement expliqué que le moringa agit sur le second champ, c’est-à-dire la dénutrition des personnes atteintes du sida.  Il a poursuivi en affirmant que « le moringa ne détruit pas le virus du sida, mais il améliore plutôt la dénutrition des personnes atteintes du sida. C’est donc un complément alimentaire pour ces personnes ». A cet égard, il faut donc situer le champ d’action du moringa qui n’a pour l’instant, que des vertus nutritionnelles pour les PVVIH, mais « il ne guérit pas le sida ».

 

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Monaliza Hounnou (Stg)

 Lien : http://www.lapressedujour.net/archives/17604



29/01/2015
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